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La face cachée d’un modèle photo nu

by Jessika
2 Commentaires

La lumineuse modèle, Laetitia Michèle est la muse de Thierry Smets, le photographe belge à l’oeil aiguisé.

Une bonne vivante, timide et réservée

Jessika : Peux-tu te définir en quelques mots ?

Laetitia :Je dirais que je suis quelqu’un de simple, une bonne vivante qui aime croquer la vie à pleines dents car je sais à quel point celle-ci est précieuse. Bien souvent lors d’évènements ou de shootings partagés, j’impressionne les gens, parait-il : c’est ce qu’il me revient en tout cas. Pourtant les gens m’impressionnent, voire me font même plus peur que moi, mais une fois que les gens me connaissent, ils me disent que je suis une personne adorable. Et, même si l’on ne dirait pas comme ça, je suis loin, très loin d’être extravertie. Je suis plutôt de nature timide et réservée.

L’érotisme, un mélange de féminité, de charme et de sensualité

Laetitia Michèle

Jessika : Selon toi, qu’est-ce que l’érotisme ?

Laetitia : Pour moi, l’érotisme est un subtil mélange de féminité, de charme, de sensualité, d’expression de désir… Il n’est pas toujours facile de travailler ce genre de shooting car, très rapidement, ou peut basculer dans quelque chose de vulgaire. Un portrait peut être érotique sans pour autant que l’on y voit la moindre nudité. Il n’est pas utile de poser nue pour laisser s’exprimer l’érotisme. Il y a toutefois des limites à ne pas dépasser ou alors on atterrit très rapidement dans le pornart (photo à caractère sexuel).

Poser et s’exposer pour expier un traumatisme de l’enfance

Jessika : Quand as-tu posé pour la première fois ? Quand as-tu posé nue pour la première fois ?

Laetitia : La toute première fois où j’ai posé nue, c’était lors de mon deuxième shooting en tant que modèle. Il s’agissait du même photographe qui m’avait shootée la première fois. Il m’a tout de suite mis très à l’aise et je n’ai eu aucun problème à me dévoiler nue devant lui, n’étant pas de nature pudique (suite à certains traumatismes de la vie comme l’abus sexuel dans l’enfance). C’est d’ailleurs pour cela que je pose nue, parce que j’ai été abusée, comme si me montrer me donnait la satisfaction de me dire : aujourd’hui, je le fais car je le veux et pas parce qu’un homme a relevé ma robe de nuit de petite fille !

La partie de mon corps que je préfère, ce sont mes jambes et mon regard expressif.

Laetitia Michèle

Jessika : As-tu des complexes vis-à-vis de ton corps ? Est-ce que tu te trouves jolie ? Quelle partie de ton corps préfères-tu ? Quelle partie détestes-tu ?

Laetitia : Haha, une question piège ! Effectivement, comme la plupart des femmes, je ne suis pas très satisfaite de ce que m’a offert Dame nature. J’ai effectivement des complexes, je ne me trouve pas particulièrement jolie, je me trouve bien trop mince, et sans forme. J’aimerais beaucoup me faire refaire la poitrine, c’est la partie de mon corps que j’aime le moins ; je la trouve jolie, mais bien trop petite. Je ne veux pas non plus d’une poitrine énorme mais un minimum me permettrait de me sentir mieux dans ma peau et, surtout, plus femme. La partie de mon corps que je préfère, ce sont mes jambes … et mon regard expressif.

Un modèle photo n’est pas qu’une jolie femme parce qu’elle fait du 34

Laetitia Michèle

Jessika : Mon petit doigt m’a dit que tu avais eu 7 enfants ? As-tu un secret à nous confier pour avoir gardé un corps aussi extraordinaire ?

Laetitia : J’ai effectivement sept enfants : cinq filles et deux garçons. Il n’y a aucune potion magique, ni secret. Je suis quelqu’un de plutôt stressée, peut-être que cela joue, je ne sais pas. Je n’en ai aucune idée, mais, ce que je peux dire, c’est que mon corps est loin d’être extraordinaire. Il vous parait tel car il reflète ce qu’on peut voir dans les magazines, mais est-ce vraiment quelque choses d’extraordinaire lorsqu’on sait que je pèse 43 kg et que, parfois, mon corps m’appelle et me dit : attention, tu es au bord d’un début d’anorexie (dysfonctionnement hormonal, etc.) et que je me retrouve à manger des barres protéinées, tant cela m’effraie.

Nous sommes toutes et tous extraordinaires d’une manière ou d’une autre mais le physique n’a rien en soi d’extraordinaire. Une femme nue ne restera ni plus ni moins qu’une femme nue. Par contre, si cette femme nue se met à s’exprimer avec son corps en s’imaginant être privée de la parole, et si la société était capable de voir plus loin que la nudité, elle découvrirait bien plus que cela : une modèle photo n’est pas qu’une jolie femme parce qu’elle fait un 34…

La photo comme moyen de récupérer ce corps que l’on m’avait pris.

Jessika : Que t’apporte le fait de t’exposer ?

Laetitia : Honnêtement … beaucoup d’ennuis, mais aussi tant de belles choses qui me font grandir et évoluer vers le chemin de ma guérison. Car, si j’ai commencé la photo, c’est pour cela : récupérer ce corps que l’on m’avait pris. Pour réapprendre à aimer ce corps à qui j’avais aussi laissé infliger des coups par amour. Les commentaires des gens qui me valorisent aujourd’hui enlèvent les  tu n’es qu’une moins que rien  de mon ex-mari. Les gens qui me disent que je suis une belle personne m’effacent la culpabilité amère qu’il a pu me laisser lorsqu’il levait la main sur moi. Par contre, d’autres commentaires, parfois finissent, le travail acharné et me font du mal comme l’a fait mon ex-mari. C’est d’ailleurs le sujet de mon futur projet d’exposition en tant que photographe.

Je ne dirais pas qu’il y a un lien spirituel entre un photographe et son modèle mais c’est plutôt le mariage de deux arts bien distincts

Laetitia Michèle

Jessika : As-tu déjà ressenti une excitation en te livrant à l’objectif d’un photographe ? Comment peux-tu définir ou expliquer ces sensations ? N’y a-t-il pas une sorte de lien spirituel entre le photographe et son modèle ?

Laetitia : Je n’ai ressenti cela qu’avec un seul et unique photographe … Je crois que cela explique pourquoi il est devenu mon mari ! Le ressenti qui nous suit à chaque shooting, malgré l’expérience, c’est surtout le stress. Il nous accompagne à chaque shooting. Après, lorsque je pose, c’est une ébullition de pleins de choses qui s’enclenchent : on peut passer du sourire aux larmes en peu de temps. C’est parfois difficile à gérer pour une hypersensible.

Je ne dirais pas qu’il y a un lien spirituel entre un photographe et son modèle mais c’est plutôt le mariage de deux arts bien distincts : celui d’immortaliser un instant (mais pas n’importe lequel : l’instant qui fera la différence) et celui d’être capable de s’exprimer corporellement sans parler.

Poser dans la nature pour s’y ressourcer

Jessika : Quels sont les lieux de shooting que tu affectionnes le plus ? Et pourquoi ? As-tu encore des lieux où tu n’as pas posé et qui te feraient vraiment fantasmer ?

Laetitia : Le lieu pour lequel j’ai le plus d’affection est ce charmant petit village appelé Villeréal qui se situe dans le sud de la France. J’y suis tombée amoureuse de mon mari et y ai vécu des moments inoubliables. J’affectionne particulièrement poser dans la nature, car j’aime beaucoup m’y ressourcer lorsque j’ai l’impression que plus rien ne va autour de moi. Je pense qu’il y aura toujours des lieux où je fantasmerai de shooter, que ce soit comme modèle ou comme photographe. Si je m’écoutais, je traverserais le monde pour la photo, rien que pour avoir la chance de découvrir chacun des paysages du monde qui nous entoure.

modèle photo nu

Jessika : Tu passes souvent de l’autre côté de l’objectif, non sans un certain talent d’ailleurs ? Qu’est-ce que cela te procure ? Quel rôle affectionnes-tu le plus ?

Laetitia : Merci c’est gentil, étant de nature curieuse, j’aime toucher à tout, ce qui m’a effectivement poussé à passer de l’autre côté de l’objectif. Cela m’a apporté pas mal de choses de faire les deux. Cela me permet de voir les difficultés que le photographe peut rencontrer lorsqu’il travaille avec un modèle et cela me permet de m’appliquer davantage par la suite en tant que tel.

Jessika : Peux-tu nous confier une anecdote hors du commun/originale/cocasse ou rare que tu aurais vécu lors d’un shooting ?

Laetitia : Je crois que la plus belle à vous confier, c’est ce workshop organisé par Thierry Smets pendant lequel, je ne sais comment, il a fini par me shooter seul au milieu de son jardin alors que les autres photographes étaient tous avec l’autre modèle. Les échanges entre lui et moi sont bien plus forts qu’on ne le croit, même si nous ne parlons pas…

Nos regards se parlent, s’entremêlent, je comprends rien du brouillard qu’il sème dans ma tête. Je crois gérer les choses, mais il n’en est rien…  Tout Villeréal en est témoin. Je tombe amoureuse de cet homme qui me fait tant rire, qui me regarde comme personne ne m’a jamais regardé, qui, pour une fois dans ma vie, tient chacune de ses promesses. Qui, pour changer de mes expériences passées, ne me mène pas par le bout du nez en jouant avec ce que je ressens. Alors, comme Grand corps malade me l’a conseillé, j’ai pris le train voire le T.G.V. et, en moins d’un an, j’étais mariée avec lui. C’est fou, c’est vrai… Mais je vous assure que, mille fois, je recommencerai…

Question bonus :  Quelle est ta couleur préférée et pourquoi ?

Laetitia : Ma couleur préférée est le bleu, le bleu est synonyme d’évasion, et c’est ce que je suis : une rêveuse…

modèle photo nu
Laetitia

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FARAH LEE modèle photo

Pour lire d’autres interviews : Rubrique La face cachée de

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2 Commentaires

Volant 31 décembre 2021 - 18h01

Très belles rencontre a travers ces textes.

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Jessika 1 janvier 2022 - 9h47

Merci! Cela fait plaisir d’avoir des retours comme le vôtre 🙂

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