Accueil L'érotisme à l'oeuvre Art et sensualité à Pompéi

Art et sensualité à Pompéi

by Jessika
1 Commentaires
Art et sensualité à Pompéi

Exposition inédite dans la célébre cité antique

Du 21 avril 2022 au 15 janvier 2023, la célèbre cité antique, ensevelie par l’éruption volcanique du Vésuve en l’an 79, et découverte au XVIIIème siècle par des archéologues stupéfaits et curieux, accueille une exposition exceptionnelle.

Cette exposition regroupant près de 70 oeuvres est consacrée à l’art et à l’érotisme dans les demeures de Pompéi.

Art et sensualité à Pompéi
Image par jfleszar de Pixabay

Un cabinet secret

Lors de la découverte de la cité engloutie, le roi de Naples avait mis sous clé les objets jugés les plus obscènes, témoins de la vie quotidienne des habitants de Pompéi, imprégnée d’une sensualité décompléxée. Le cabinet secret dans lequel ces oeuvres avaient été cachées est devenu un musée napolitain, où statues dénudées, peintures érotiques et mosaïques subjectives, rappellent la culture antique ouverte et débridée.

La glorification du corps

Cette exposition recèle une collection d’objets émanant de maisons privées, de thermes, d’espaces publics, de tavernes et de jardins, dépositaires d’une époque où le corps humain était glorifié.

À y réfléchir, notre société actuelle ne serait-elle pas devenue trop prude ? Aujourd’hui, ne sommes-nous pas mal à l’aise avec notre corps ?

Mythologie et érotisme

Des histoires croustillantes

Afin de mieux comprendre pourquoi les vestiges retrouvés dans les ruines de Pompéi sont si imprégnés d’érotisme, il nous faut traverser la mer Adriatique et voguer vers la Grèce et le Mont Olympe, là où les Dieux sont peut-être tombés sur la tête !

La mythologie grecque foisonne d’histoires croustillantes, clichés immuables de nos travers et de nos perversions actuelles.

D’enfants illégitimes en relations adultères, de mysoginie en addiction sexuelle en passant par le polyamour, le saphisme ou la bisexualité, les Dieux et Déesses avaient des moeurs décidément bien débridées.

Hermaphrodite – Image par djedj de Pixabay

Ah ces moeurs grecques !

Les exemples ne manquent pas.

Narcisse était un chasseur d’une grande beauté. Il tomba amoureux de son propre reflet.

Hermaphrodite, le fruit des amours entre Hermès et Aphrodite, fut doté des deux organes sexuels, masculins et féminins.

Aphrodite, la femme fatale

Mais intéressons-nous plus en détail à Aphrodite. Après avoir été surprise au lit avec un de ses amants Arès, son mari trompé les emprisonna tous les deux afin que les autres Dieux et Déesses se moquent d’eux. Pourtant, cette femme fatale, féconde, sexy, symbole de l’amour érotique sous toutes ses formes, n’était pas à son coup d’essai. Aphrodite, qui inspira notamment l’oeuvre majeure de Botticelli, ensorcela beaucoup d’hommes, au point que coucher avec elle valait bien la peine de risquer de se faire prendre dans un filet !

Aphrodite – Image par djedj de Pixabay

Des Dieux à la sexualité hors norme

Éros, représentant le désir sexuel, Pan, à l’appétit sexuel démesuré qui cherchait à l’assouvir avec de jolies nymphes comme avec de beaux éphèbes, ou Priape, le Dieu joyeux et paillard, exposant ses parties génitales énormes, les Dieux n’ont pas froid aux yeux.

Art et sensualité à Pompéi
Le Dieu Pan

L’exposition nous montre comment les habitants de Pompéi, tout comme les Romains, plaçaient une statue de Priape dans leur jardin pour éloigner les intrus en les impressionnant de son gigantesque phallus… Peut-être un ancêtre du nain de jardin d’aujourd’hui ?

Art et sensualité à Pompéi
Le Dieu Priape

Des satyres aux centaures

Les satyres, (vous remarquerez au passage que l’expression demeure dans notre langage courant comme beaucoup d’autres liées à la mythologie), étaient également appelés Faunes à Rome. Ces créatures, au corps d’hommes au-dessus de la ceinture et au corps de bouc en dessous, dansaient en jouant de la flûte, en buvant et en faisant sauvagement l’amour entre eux mais aussi avec les nymphes des bois. Cumulant tous les vices, ces inventeurs de l’échangisme, étaient représentés avec d’énormes érections et autres godemichets géants.

centaure – Image par Stefano Ferrario de Pixabay

Les Grecs aimaient les êtres hybrides. Mi-homme, mi-cheval, le centaure, auquel les Théssaliens, habiles dans l’art de l’équitation, s’identifaient volontiers, symbolisait la force et la virilité.

Des pratiques innovantes

Jouer avec les fluides ou la nourriture

Après avoir été le précurseur de l’ondinisme en s’essayant à la douche dorée pour inséminer Danaé (voir les détails dans les chroniques de ma chatte), Zeus, le Dieu des Dieux, créa la Voie lactée en amenant Héraclès bébé à Héra endormie pour le faire téter en douce. Cette dernière se réveilla à temps et le repoussa. De la giclée de lait qui s’échappa de son téton naquit la fameuse Voie.

Le polyamour

Connaissez-vous Adonis ? Non pas Pierre auquel j’avais déjà consacré un article ! Non, Adonis, un des amants de la sempiternelle femme fatale Aphrodite (encore elle). La déesse, nymphomane, partageait cet amant avec Perséphone. Quand je vous disais que les moeurs grecques étaient légères ! Les deux déesses se le disputèrent. Ce fut encore Zeus qui trancha en tant qu’arbitre et Dieu suprême. Adonis connut la première garde alternée en étant condamné à passer l’automne et l’hiver avec Perséphone et le printemps et l’été avec Aphrodite.

La perfidie féminine

Les sirènes enchanteresses, au corps d’oiseau et au buste de femme, chantaient merveilleusement bien et se servaient de leur chant pour attirer les navigateurs sur les récifs meurtriers de leur île et qu’ils fassent naufrage. Ulysse eut beau boucher les oreilles de ses compagnons avec de la cire, il s’y fit lui-même prendre.

Un club réservé aux femmes

Que dire de la fête annuelle organisée en décembre en l’honneur de Bona Dea, qui avait pour but de mettre la Bonne Déesse au lit pour une année. Cette soirée était strictement interdite aux hommes. La fête était donnée dans la maison du Consul et c’était sa femme et les Vestales qui la présidaient. Sous fond de rite secret, les femmes s’enivraient de vin (appelé du lait) en l’absence de tout homme pour les désapprouver. À l’époque, selon les lois les plus anciennes de Rome, un mari pouvait tuer son épouse en toute légalité, s’il la surprenait en train de boire du vin.

Des mythes et légendes

Un sculpteur amoureux de sa statue (Pygmalion et Galatée), une histoire de jalousie et de règlement de compte (Cupidon et Psyché, ou le mythe moderne du coup de foudre, la mythologie ne manque pas de rebondissements.

Le mythe d’Aristophane

Platon a écrit le Banquet, un dialogue exclusivement consacré à l’amour. Je m’en suis d’ailleurs modestement inspirée en écrivant Into Vinceres, lorsque Darius se confit à Denis sur l’amour qu’il ressent pour Hélène.

Sept interlocuteurs se succèdent et donnent chacun leur définition de l’amour.

À l’origine, il y avait 3 espèces d’êtres humains : mâles, femelles et androgynes. Forts et imbus de leur personne ils défient les Dieux. Zeus, (toujours lui) décide de les punir et de les affaiblir en les coupant en deux. Puis, il invente la procréation par accouplement des mâles et des femelles, pour préserver la perpétuation de l’espèce.

Le mythe moderne du coup de foudre

Depuis lors, tel est le fondement de l’amour. Chacun vit dans la quête de sa moitié perdue à laquelle il a été arraché. Deux êtres se rencontrent. Ils ont l’impression de se connaître depuis toujours et d’être faits l’un pour l’autre … Finalement, l’amour n’est qu’une énième malédiction envoyée par notre Dieu des Dieux facétieux.

Érotisme et sensualité

Comme nous venons de le voir, l’érotisme était omniprésent dans l’Antiquité et de ce fait dans les demeures de Pompéi. J’espère que ce petit article vous aura donné envie d’aller visiter cette exposition durant été. Elle ne manquera pas d’éveiller vos sens et de vous confronter à notre puritanisme et nos tabous contemporains.

Exposition art et sensualité dans les demeures de Pompéi

Retrouver d’autres articles sur l’érotisme dans l’art.

Vous aimerez aussi

1 Commentaires

Yves 18 mai 2022 - 10h14

J’adore cet(te) Hermaphrodite endormi(e) dont on peut admirer un spécimen au Louvre. D’un côté, des courbes gracieuses et sensuelles très féminines et de l’autre, le sexe dressé, qui révèle sa nature androgyne. Il est très difficile, lorsqu’on l’admire, de ne pas avoir envie de le ou la caresser.

Répondre

Laissez un commentaire

* En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage de vos données personnelles par ce site web.

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience utilisateur. En cliquant sur OK, vous acceptez l'utilisation des cookies OK Lire la suite

Attention, ce site est destiné à un public de plus de 18 ans.
J'ai plus de 18 ans J'ai moins de 18 ans