La face cachée d’un bar à fantasmes

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Quand l’imagination devient réalité

Le contexte

Il y a plus de deux ans, nous étions confinés, en plein coeur d’une pandémie mondiale inédite. C’est à ce moment-là que Into Vinceres, mon troisième roman avait pris forme. Darius, mon héros, était réalisateur de fantasmes.

Le château de Montravel

Les femmes lui écrivaient pour lui exposer leurs fantasmes les plus inavouables, Dans son château, haut lieu de libertinage, Darius se chargeait d’organiser des soirées fastueuses, au cours desquelles celles qui lui avaient confié leurs fantasmes venaient assouvir leurs désirs sans tabous. Darius n’avait aucune limites. Son imagination et sa connaissance de la femme et des pratiques l’avaient fait connaître dans toute l’Europe. Il était reconnu comme le maître incontestable des fantasmes féminins.

Le bar à fantasmes

Quelle ne fut ma surprise lorsque je découvris l’existence d’un bar à fantasmes en plein coeur de Paris ! Ma curiosité piquée au vif, je décidai d’y faire une petite visite lors de mon prochain séjour dans la Capitale, histoire de vérifier si le lieu serait à la hauteur de ce que j’avais imaginé en écrivant mon roman.

Le concept

Le concept était proche du mien sauf qu’il y avait des personnes assez folles et audacieuses pour faire que l’imaginaire se réalise.

Tout avait commencé avec le site internet My Sweet Fantasy qui expliquait ceci :

Que ce soit pour des petits fantasmes de couples (une lecture érotique sous la couette à domicile, faire jouer Madame dans un film avec une scène d’amour, donner un cadeau d’anniversaire sur la scène d’un théâtre parisien avec des acteurs complices, etc.) ou pour des gros fantasmes de fou (une crucifixion après un jugement, une nuit en geôle, un chemin de croix, et une dizaine de figurants, ou encore une arrestation suivie d’un enfermement en cellule et interrogatoire musclé – réalisé dans des vrais décors de cinéma de 300 m², etc.), nous avons relevé beaucoup de défis passionnants.

My Sweet Fantasy

Le concept avait été poussé jusqu’à l’ouverture d’un lieu dédié. C’est ainsi qu’était né le Sweet Paradise, grâce à ses 2 fondateurs Flore Cherry et Arthur Vernon, deux personnalités de la sphère érotique parisienne.

Il faut bien avouer que je me trouvais un peu en manque d’inspiration après l’écriture de 4 romans érotiques. J’étais même décidé à laisser tomber ce genre littéraire pour me lancer dans une toute autre direction. Et voilà que ce lieu éveillait à nouveau mon radar érotique en me promettant une atmosphère différente de tout ce que j’avais déjà expérimenté.

La promesse

Que l’on soit un couple, une femme ou un homme seul, que l’on soit libertin ou simplement curieux, le bar à fantasmes permettait à tous de s’exprimer en toute liberté et discrétion, de raconter ses fantasmes les plus fous et même de venir les réaliser…

Il ne fallait pas m’en dire plus pour attirer l’invétérée épicurienne que je suis.

Le Sweet Paradise

Spectacle et immersion

En mars dernier, à l’occasion du concert de mon groupe fétiche, nous sommes montés à Paris. Nous voilà avec en poche la réservation pour un des spectacles érotiques proposés par le bar à fantasmes. Nous avions opté pour celui intitulé « La clef du paradis »…

Tout un programme !

Le spectacle débutait à 20h30. Après avoir trouvé une place en terrasse malgré la foule dense de ce vendredi soir exceptionnellement doux, nous avons attendu l’heure avec impatience, l’objectif de la soirée étant de s’immerger dans le lieu, incognito, et de s’imprégner de l’ambiance.

Le bar à fantasmes

Il faut sonner à une porte discrète qui ne laisse pas deviner ce qui se trouve à l’intérieur, ouvrir une grille. Puis, nous descendons les marches d’un escalier en colimaçon qui nous amène au coeur d’une charmante pièce en sous-sol, pierres apparentes, plafond voûté, fauteuils colorés en velours. Je reconnais immédiatement le lieu que j’avais aperçu sur les réseaux sociaux. Certaines consoeures autrices érotiques y ont déjà organisé des séances de dédicaces pour le lancement de leur nouveau roman. Je pense notamment à Sonia Saint Germain pour son livre « Les billets rouges ».

Je regarde tout autour de moi. À gauche, le « desk » qui accueille les femmes qui viennent réaliser leurs fantasmes. Pour être tout à fait honnête, j’imaginais une mise en scène un peu plus élaborée. Toutefois, le concept reste tout à fait original et innovant.

Le mur de culottes

Devant nous, un grand comptoir derrière lequel une charmante hôtesse nous sourit. Sur la droite, un présentoir avec divers ouvrages érotiques et tout au fond, un mur orné d’une multitude de petits sachets : le fameux mur de culottes sur lequel sont agraphés les culottes de celles (célèbres ou anonymes) qui ont bien voulu abandonner la leur dans ce lieu. Je me demande tout de suite si elles ont été portées et déposées telles quelles… Mon imagination recommence à faire des bonds et je ne peux m’empêcher de songer à l’héroïne de mon premier roman Katia et sa petite culotte, livrée à son directeur dans une enveloppe Kraft en plein après-midi.

Un spectacle interactif

Un bracelet de couleur

Nous commandons une coupe de Champagne. L’hôtesse nous explique ce qu’il va se passer. Le spectacle érotique auquel nous allons assister est interactif. Nous devons choisir entre 3 bracelets de couleurs différentes. Ces bracelets définiront le niveau d’interaction qui nous convient.

– Le bracelet bleu est pour ceux qui ne souhaitent pas interagir et qui souhaitent simplement regarder.
– Le bracelet jaune s’adresse à ceux qui veulent bien interagir mais de façon modérée, histoire de frissonner un peu.
– Le bracelet rouge est dédié au niveau d’interaction le plus élevé. Il est destiné à ceux qui n’ont pas de limites, du moins c’est comme cela qu’il nous est présenté.

Nous sommes trois. Chacun choisit une couleur différente.

L’attente électrique

Tout en sirotant ma coupe, j’observe les personnes déjà présentes et surtout, tente d’apercevoir les couleurs de bracelet. La curiosité a toujours été mon moteur. Chaque expérience de vie est comme un film. Pour pouvoir en parler et critiquer, il faut d’abord le voir. Plusieurs couples discutent tranquillement. Quelques hommes seuls, timides, se font les plus discrets possible. L’ambiance est conviviale. Cependant, l’atmosphère devient mystérieuse et électrique au fur et à mesure que les minutes s’égrènent et nous rapprochent du début du spectacle. Le public s’interroge. À quoi doit-il s’attendre ? Les bracelets bleus se confortent dans leur choix de ne pas avoir pris de risque. Les jaunes sont zen. Les rouges, eux, sont partagés. Certains commencent à se dire qu’ils ont fait un bêtise en optant pour cette couleur. Les autres ont hâte de participer et ne demandent qu’à passer à l’action. Mais quelle action au juste ? Le jeu de lumières jouent avec nos nerfs…

Un show réservé aux adultes

L’hôtesse a quitté son comptoir et nous invite à pénétrer dans le petite salle de spectacle. Elle est minuscule. Nous nous sentons bien, enveloppés par une lumière tamisée, propice à la détente et à l’intimité. La pièce devient notre cocon pour une heure de divertissement entre théâtre et cabaret burlesque.

Les sweeties

Sweet expérience

Pour 30 €, nous avons réservé le spectacle La clef du paradis. Nous avons lu le résumé qui nous donnait déjà le ton :

Elles ont perdu la clef du paradis et ne peuvent plus avoir d’orgasmes. Elles convoquent le public pour les aider à retrouver cette fameuse clef.

Site internet du Sweet paradise

Les Sweeties sont des comédiennes aux prénoms évocateurs et aux formes subjectives. Orphée, Dana, Manina, Lyviana, Candy, Dune, Artémia, Lucy, Véga ou encore Cali, représentent à elles-seules les canons de la beauté et de l’érotisme.

Le spectacle est très bien ficelé, sans temps mort, ni vulgarité. Les Sweeties nous embarquent dans leur recherche de clef avec humour, délicatesse et sensualité. Les minutes passent et chacun est sollicité selon son niveau de consentement et malgré les couleurs exhibées sur le bracelet, personne n’est obligé de céder aux tentations proposées par les Sweeties.

Rassurons les timides

Au fil des tableaux et après quelques péripéties torrides, la clef du paradis va être retrouvée (et oui désolée de vous spoiler) mais il faut tout de même que je rassure ceux qui hésiteraient encore à aller faire un tour dans ce petit paradis.

Les Sweeties sont classes, subtiles, drôles, belles et talentueuses. Il n’y a rien de choquant, seulement du plaisir et beaucoup d’érotisme. Les couples qui, au début du spectacle, se serraient l’un contre l’autre, ratatinés au maximum pour se faire tout petits afin qu’on ne les remarque pas, ont fini par se détendre et profiter de ce petit moment de bonheur. Parions même que leur soirée s’est terminée avec une libido au beau fixe.

Le boudoir

Enfer ou paradis ? Un boudoir est à la disposition des visiteurs. C’est là que les fantasmes peuvent être réalisés. Se faire draguer par un policier, être attachée à une croix de Saint André, les yeux bandés, caresser une autre femme, ou tout ce qui vous passera par la tête … À vous de fixer vos limites.

Le Sweet Paradise est un bar à fantasmes. Il suggère, titille, sussurre, déshinibe, et apprend le lâcher prise. Ce n’est pas un Club libertin. C’est un initiateur de désir.

Endroit à visiter d’urgence lors de votre prochain séjour à Paris.

Devinette

Vous aurez remarqué que je n’ai pas précisé la couleur de mon bracelet, ni donné de détails sur les interactions avec lesquelles les Sweeties ont titillé les sens des spectateurs/trices. Je préfère vous inciter à acheter un billet sur BilletRéduc et à tenter cette expérience inédite, unique, excitante et divertissante.

SWEET PARADISE

12, rue Marie Stuart
75002 Paris

Métro Étienne Marcel (ligne 4)
10 minutes à pieds du RER
Châtelet Les Halles

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La face cachée – jessika se livre avec des interviews de personnalités hors du commun.