Comment le personnage de Darius, l’homme sans visage, est-il né ?
Ceux qui ont découvert et aimé Darius, l’homme sans visage, le Marquis de Montravel dans Les Lèvres rouges, mon second roman et qui ont suivi ses mésaventures dans Into Vinceres, mon troisième roman, seront certainement très curieux de connaître l’histoire de sa création.
Darius, celui qui donne
À l’époque, je partais tous les matins à la même heure pour aller travailler. Au volant de ma voiture, je croisais systématiquement un homme marchant sur le même trottoir. Réglé comme une montre suisse, il était toujours au même endroit au moment où je passais.
Son visage était hideusement déformé. Un gouatre, des lambeaux de peau molle et de chair distendue, des yeux enfoncés, presque invisibles, une bouche tordu, aux lèvres absentes, quelques cheveux épars et hirsutes. Je fus immédiatement surprise par sa silhouette svelte, sa démarche élégante et son corps tonique qui détonait avec la monstruosité de son visage.
L’esprit mal tourné de l’auteure
Mais rien ne pouvait désormais arrêter mon imagination qui s’était mise en route. Et si cet homme repoussant et solitaire était en fait une bête de sexe ? Et s’il possédait tellement de qualités invisibles qu’il pourrait rendre une femme folle de désir ? Comment vit-il son handicap physique? En a-t-il honte? S’il portait un masque, aurait-il plus de succès ?
Ainsi est né Darius, abandonné à la naissance sur les marches d’un orphelinat, par une jeune fille mère, traumatisée par la difformité de son bébé. Atteint du syndrome de Franceschetti, il devient le bouc émissaire de la cruauté de ses camarades et subit leur harcèlement. Pourtant son intelligence est remarquable. Un couple d’aristocrates le prend sous son aile, touché. Ces riches mécènes vont l’adopter, le protéger, l’élever à l’abri des miroirs, dans leur château au beau milieu des Corbières. Il se cultive, se forme, s’éduque aux contacts des meilleurs professeurs sans jamais sortir de son domaine.
Le maître masqué du libertinage
Lors de son éducation, il rencontre Louise, une préceptrice qui va l’éveiller à la sensualité et transformer sa vison des choses. Grâce à son influence, il trouve sa voie. À la mort de ses parents adoptifs, il décide de réinstaller les miroirs dans le château. Il se met à porter un masque afin que personne ne puisse voir ses malformations et crée le personnage mystérieux, maître reconnu et incontestable du libertinage. Il organise des soirées fastueuses et orgiaques et réalise les fantasmes des femmes.
Voilà comment mon esprit élabore une histoire à partir d’une rencontre furtive sur le bord d’un trottoir, le matin, sur la route du travail…
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