Le pays où tout a commencé
Dans ma quête de compréhension de l’être humain, j’ai compris que la sexualité des hommes n’étaient pas sans rappeler celle des animaux. (lire mes précédentes chroniques)
Parfois, je suis encore déroutée car certaines pratiques sexuelles sont – comment dire ? – étranges ?
Pratiques sexuelles et déviances : définition
Toute pratique ou attirance sexuelle qui ne répond pas à la norme traditionnelle est considérée comme « à côté » et bien qu’elle ne soit pas assimilée à un trouble mental, elle est classée comme une paraphilie déviante, surtout lorsque le plaisir prend sa source ailleurs que dans le coït.
Des exemples
Si certains s’adonnent à l’axillisme en utilisant leurs aisselles à des fins érotiques, d’autres préfèrent le dogging, en observant des personnes en train de faire l’amour dans un véhicule en stationnement. (à ne pas confondre avec le jogging, mettez vos lunettes s’il vous plaît!)
J’ai vu des femmes fontaines ou des hommes poneys (pony play en Anglais) et s’il peut y avoir des femmes poneys, la réciprocité ne s’applique pas …
On parle également de doraphilie (rien à voir avec Dora l’exploratrice). Ici, ce sont des gens qui éprouvent une excitation sexuelle en touchant la peau, les cheveux, le cuir ou la fourrure (inutile de vous dire qu’avec mon pelage soyeux, je l’ai échappé belle).
La liste n’est pas exhaustive. Il faudrait un véritable dictionnaire des fantasmes et des perversions. Pour ma part, je pense que j’ai choppé la narratophilie à force de vous raconter des histoires.
Bref! Revenons au Japon. Ce pays apparaît en tête à chaque découverte d’une pratique nouvelle. À croire qu’ils ont tout inventé.
Paraphilies et sexualités déviantes au Japon
Bondage, Shibari …
Boules de Geisha, Bukkake, Glory Hole, Gokkun, Kokigami et autres prouesses qui ne sont pas sans me rappeler la maltraitance animale.
À chaque fois que je fais des recherches sur une pratique, je retombe systématiquement sur le pays du soleil levant.
Paradoxalement, selon une étude réalisée par Durex en 2005, le Japon serait, à ce jour, le pays ayant le plus faible taux de rapports sexuels (45 par an par couple). Ce pays est victime d’une baisse de la démographie. La société moderne voit les célibataires de plus de 30 ans d’un mauvais oeil. Alors ces derniers consentent à une union entendue ayant pour seul but de procréer et fonder un foyer.
La sexualité des Japonais
En fait, au Japon, il y a encore quelques années de cela, le baiser était un acte sexuel. Interdit d’embrasser dans le métro. La société est codifiée à l’extrême et soumise à des normes, jusque dans le foyer même. Le peuple nippon discret et timide connaît un déclin de son activité sexuelle.
Pourtant, je me suis heurtée à l’ambivalence de ce peuple mystérieux, qui fait le grand écart entre la Geisha au kimono de soie raffinée et la nymphette Kawaii aux froufrous rose bonbon.
Des femmes qui décryptent le langage des testicules
Au Japon, rien n’est sale quand il s’agit d’aimer. Les femmes modernes perpétuent les traditions remontant à l’ère d’Edo. Elles scrutent l’anatomie de leur homme avec une grande fierté. Leurs soins symbolisent d’ailleurs l’entente conjugale absolue.
Elles explorent chaque centimètre du corps de leur amant dont elles connaissent le nombre et la forme des grains de beauté par cœur. En outre, elles parlent le langage des testicules, en nommant poétiquement leur consistance. Fermes ou flasques, leur diagnostic est imparable.
Des amants méticuleux et attentifs
De leur côté, les hommes sont fascinés par le corps de leur épouse qu’ils observent tel un livre sacré. Ils sont des amants méticuleux, curieux et attentifs à l’orgasme de leurs partenaires.
Une petite anecdote sur le mot désignant le cri d’orgasme féminin « Iku » qui se traduit « J’y vais » alors qu’à contrario, en Occident, on préfère venir. Cela prouve que les japonaises sortent d’elles-mêmes lorsqu’elles sont entre les mains de leur amant.
Une paraphilie, le fétichisme
Malgré cette baisse de libido, la scène fétichiste reste toujours très bien représentée dans la société nippone, notamment à travers les dérivés du BDSM (pratiques regroupant tout ce qui est lié à la soumission et à la domination, à la contrainte en général). Shibari, Bukkake, Omorashi, Tamakari, fétichisme du pied, tentacules érotiques ou humiliation sexuelle, toute une ribambelle de pratiques louches pour une petite chatte comme moi.
Prostitution, homosexualité et pornographie
La prostitution, même si elle est aujourd’hui officiellement prohibée, a toujours été développée au Japon (tradition des Geishas qui, paradoxalement n’étaient pas des prostituées) d’autant qu’il fut un temps où les activités nocturnes étaient déductibles des impôts.
Si l’homosexualité était très répandue dans le passé, elle est devenue tabou aujourd’hui.
Quant à la pornographie japonaise, tout comme le fétichisme, elle reste connue dans le monde entier, mettant en scène des jeunes écolières soumises. La réputation sadomasochiste de l’érotisme japonais n’est plus à prouver.
Mais faisons un peu d’histoire pour mieux comprendre cette culture pornographique. Je reviendrai par la suite sur les tentacules érotiques car je sens bien que ça vous intrigue vous aussi…
L’ère d’Edo
De 1603 à 1867, on considérait les écrits érotiques comme des œuvres d’art. Edo favorise la naissance d’une classe bourgeoise qui domine les grandes villes japonaises. Ces notables mènent une existence hédoniste aux antipodes de la morale imposée par les classes guerrières au pouvoir. Ils sont le reflet d’un mode de vie raffiné, cultivé et moderne. Ils fréquentent les quartiers de plaisirs, font la fête et ne pensent qu’à la satisfaction de leurs désirs personnels.
Au XIXème siècle, l’ère Meiji et la pression du nouveau gouvernement mettent de l’ordre dans les mentalités. Étaler sa sexualité au grand jour devient une faiblesse régressive. Censurés le sexe et la pornographie. Remisés au placard les romans érotiques. On les imprime désormais en cachette.
Les paraphilies et déviances sexuelles :
Revenons donc à nos moutons… Enfin, je veux dire à nos tentacules érotiques.
Nous l’avons vu, le Japon est un pays où règne une sorte d’excentricité érotique qui est prête à tout et surtout à influencer le monde entier.
Le shokushu goukan, (littéralement « viol par les tentacules », est une pratique qui met en scène des femmes en plein coït avec des monstres tentaculaires, appelons un chat un chat, ou plutôt une pieuvre en l’occurrence.
Tentacules érotiques
Cette forme d’érotisme, qui se rapproche de la zoophilie, est très prisée des japonais. On la retrouve principalement dans la pornographie nippone. Elle décrit des scènes mélangeant en général des femmes ayant des rapports sexuels avec des créatures monstrueuses et tentaculaires. L’imagination des hommes atteint son paroxysme. Le monstre peut être réel en prenant la forme d’une pieuvre, d’un poulpe ou d’un calamar. Mais, il peut prendre l’apparence d’un extraterrestre ou d’un végétal.
En conclusion
Je pense que je vais faire une pause. Tout cela m’a donné faim. Je vais me rabattre sur ma gamelle. Quand je pense qu’on vient d’interdire le bocal rond pour lutter contre la maltraitance du poisson rouge. Quid des octopodes ? Je vous laisse libres d’approfondir ou non les autres pratiques énoncées plus haut. Peut-être que je reviendrai dessus lors d’une prochaine étude.
Si cela vous a intéressé, n’hésitez pas à commenter, partager, aimer. Vous pouvez retrouver les liens vers toutes mes autres chroniques dans la rubrique Les chroniques de ma chatte.
3 Commentaires
Toujours très instructif, madame la Chatte… Merci. Passionnant ! Juste un bémol personnel, la D/s est pour moi un genre suffisamment complexe et philosophiquement profond pour en faire un genre à part du bondage, et du sado-masochiste. L’on pourrait discourir longtemps de cette discipline épicurienne et de qui, de la poule, ou de l’œuf, est le maître… La D/s peut regrouper ou s’accessoiriser de tous les genres, y compris le bondage, ou le SM, mais aussi de la gastronomie, de l’œnologie, des geishas, et de beaucoup d’autres paysages et ambiances érotiques… Sabrement vôtre Minette
Bonsoir Sabre, bien sûr, loin de Coquine l’idée de réduire cette pratique ou de la cantonner dans une case. Je suppose qu’il est absolument impossible de tout dire dans un petit article de blog, à moins d’en faire des épisodes ou un thème majeur. Coquine et moi te remercions pour ton commentaire. Jessika
Merci chère chatte, c’était très intéressant